Au XIXe siècle, le système académique en place depuis le règne de Louis XIV continue à régenter la vie artistique. Aucun artiste ne peut lui échapper, qu’il soit ou non passé par l’Ecole des beaux-arts. Placée sous le contrôle des membres de l’Académie des beaux-arts, créée en 1816, l’Ecole assure la prééminence des préceptes du classicisme : le dessin et la copie d’œuvres demeurent les deux moyens privilégiés d’accès aux arts, et l’Antiquité reste la référence absolue.
Cette esthétique dominante, où l’exactitude le dispute à la profusion de détails et à la trop grande richesse de la palette, lui valut très tôt le qualificatif péjoratif de « pompier ». L’origine de ce terme est mystérieuse : il dérive tantôt des personnages des tableaux de David, qui ressemblent aux sapeurs-pompiers des années 1830, tantôt du caractère arrogant, pompeux des toiles de l’époque. Selon celui qui l’emploie, le mot désigne tout à tour la technique picturale trop lisse, trop soignée, l’accumulation baroque de détails insignifiants, la saturation des couleurs vives, la recherche du sensationnel, l’adoption d’un faux idéal classique et l’attachement excessif et servile aux théories du classicisme. D’une manière générale, il vise formés et récompensés par les grandes institutions étatiques, Ecole des beaux-arts, Académie, Salon.
Les courants de l’art moderne, en premier lieu l’impressionnisme, se sont constitués en réaction à cette omniprésence de l’art pompier.
Durant la majeure partie du XXe siècle, l’art pompier continue de faire l’objet d’une dépréciation sous la plume des critiques, qui y voient l’incarnation du mauvais goût du XIXe siècle. Ce n’est que depuis les années 1973 qu’il est progressivement réévalué (ce dont témoigne notamment l’ouverture, en 1986, du musée d’Orsay) et que l’on reconnaît l’influence du système académique sur la formation des courants et des avant-gardes qui prendront sa suite.
A Nantes, les sapeurs-pompiers de la caserne Gouzé ont souhaité faire un clin d’œil à cet art qui les met à l’honneur en réalisant cette fresque monumentale sur leur gymnase.
Pour trouver les coordonnées de la cache, vous devrez résoudre l’énigme ci-dessous :