Bienvenue devant la Fontaine « La Poésie romane ». Vous êtes actuellement à proximité de la place de la Concorde, qui abrite cette magnifique fontaine, chargée d’histoire et de poésie.
Vous trouverez sur internet des informations supplémentaires quant à ce lieu, mais voici un peu d'histoire concernant la fontaine de la place de la Concorde (extraits de Toulouse, secret et insolite - Les trésors cachés de la ville rose, de C. Clément et S. Ruiz).
Quelle est donc cette jeune femme bien campée sur sa colonne de marbre, la tête penchée vers les petits batraciens qui crachent l’eau à ses pieds ? Sa robe aux plis généreux et sa volumineuse coiffe médiévale évoquent quelque belle dame du XVe siècle. Du moins, telle que pouvait l’imaginer un artiste du début du XXe siècle… Le sculpteur Léo Laporte-Blairzy savait parfaitement, en la créant, qui il voulait représenter : Clémence Isaure, personnage mythique, protectrice des premiers jeux Floraux. Mais certains avis autorisés ne l’entendirent pas ainsi et la statue fut l’objet de chamailleries.
Tout commença par un testament. Le 10 mai 1905, Octave Sage, pharmacien de la place de la Concorde, légua à la Ville une somme importante pour ériger « une fontaine monumentale avec vasque de façon à embellir cette partie du quartier.* » Le concours fut ouvert en 1910 aux artistes toulousains : la composition et la décoration étaient libres. Léo Laporte-Blairzy fut choisi, avec l’architecte Guitard et l’entrepreneur Portet. Le jury, après avoir examiné la maquette, demanda des modifications de détail. Mais surtout, il n’était pas satisfait de la manière dont Clémence était représentée, décrétant que ce n’était pas l’image qu’en avaient les Toulousains ! L’artiste, têtu et fidèle à son inspiration, persista et signa : il imposerait sa dame, quoi qu’on en dise. Les critiques ne se privèrent pas de la dénigrer, la qualifiant de « fantaisiste. » Argument plutôt surprenant pour une figure dont l’existence historique n’est pas avérée. Le 3 mai 1913, jour anniversaire des premiers jeux Floraux, la fontaine fut inaugurée solennellement. La statue reçut pour finir le nom très abstrait de Poésie romane. Mais ce qui se décide en haut lieu n’est pas toujours du goût de la population et, pour les habitants, elle demeura bel et bien Clémence Isaure. En 1942, elle fut démontée pour être fondue, comme toutes ses collègues de bronze de la ville. Certaines, dont celle de Cujas et de Jaurès, furent à jamais perdues. Mais notre mystérieuse dame fut retrouvée intacte dans un entrepôt, à la fin de la guerre. Remontée sur son piédestal, elle a repris, n’en déplaise aux esprits chagrins, son élégante posture…
* Il s’agit de la dernière fontaine monumentale utilitaire construite à Toulouse. L’amélioration de la distribution de l’eau et l’installation des bornes-fontaines allaient les rendre inutiles après la Première Guerre mondiale.
(source Toulouse, secret et insolite - Les trésors cachés de la ville rose, C. Clément et S. Ruiz)
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