Né à Villeréal en 1886, Roger Bissière suit des études aux Beaux-Arts de Bordeaux et arrive à Paris en 1910, où, pour gagner sa vie, il devient journalste à l'Opinion tout en continuant de peindre. Très attaché à la tradition française, il publie dans la recue l'Esprit Nouveau des études sur Seurat, Ingres, Corot et Braque. Devenu professeur à l'Académie Ranson, de 1925 à 1938, cet ami de Braque et Lhote exerce une très forte influence sur un grand nombre de jeunes artistes. Imprégné de l'art roman et du cubisme, son travail est marqué par la couleur et la grille, qui structure toujours l'espace de ses tableaux. En 1938, il s'installe avec sa femme "Mousse" et son fils Marc Antoine, le futur Louttre B., dans la maison de famille de Boissièrette, qu'il ne quittera plus jusquà sa mort en 1964. A Marminiac, il va réaliser avec sa femme des tentures murales faites avec des fragments cousus de vieux chiffons multicolores. Créateur de vitraux notamment pour la cathédrale de Metz, les églises de Cournol et de Develier en Suisse, il multiplie les supports et les techniques : peintures à l'oeuf, oeuvre sur tuile ou sur bois, lithographie,... Grand prix national des Arts en 1952, Roger Bissière est considéré comme l'artiste emblématique de l'Ecole de Paris contemporaine.
Louttre B., son fils est né en 1926 et partage sa vie entre Boissièrette et Paris. Son apprentissage de la peinture commence très tôt avec son père, "dos à dos dans le même atelier". Entre la figuration et l'abstraction, Louttre B. s'engage dans une voie médiane originale que le peintre désigne comme de la "figuration allusive". Peintre, graveur, sculpteur, il a consacré plus d'un demi siècle de travail pour s'affranchir de son père et donner à son pseudonyme sa véritable identité. Ses oeuvres ont fait l'objet de nombreuses expositions partout en Europe.