Pour accueillir cette précieuse liqueur, Alexandre Le Grand décide d’ériger un palais-usine à la gloire de sa Bénédictine. Pour mettre sur pied ce noble projet il fait appel à l’architecte Camille Albert ; émule de Viollet-le-Duc, ses références le classent parmi l’un des spécialistes du Gothique.
L’inauguration des nouveaux bâtiments a lieu en 1888. Mais nul n’imagine alors le destin tragique du lieu.
Le 12 janvier 1892, le ciel de Fécamp rougeoie : le Palais est en flammes. Le Palais est dévasté ainsi que la maison particulière d’Alexandre Le Grand. Les incendies ne sont pas rares dans les usines en cette fin de siècle, mais ce jour de 1892 il s’agit d’un acte malveillant.
Là où d’autres auraient souhaité tourner la page et vite oublier, Alexandre Le Grand décide de rebâtir un Palais encore plus beau, encore plus grand. Le nouveau projet prend forme sous la direction de Camille Albert et Ferdinand Marrou, célèbre artiste ferronnier de l’époque.
1898, année du décès
d’Alexandre Le Grand. Le nouveau Palais ouvre ses portes et sera inauguré le 25 juillet 1900.
Mi-Gothique, mi-Renaissance, ce nouveau Palais étonne par son audace et son originalité. Les citations architecturales y sont nombreuses, le Palais Bénédictine est un subtil mariage d’extravagance et de sobriété.
De plus, cette architecture est l’affirmation de la continuation de l’héritage millénaire de la Règle de Saint Benoît : le voyageur approchant Fécamp, par voie de mer ou de terre, se guide grâce au campanile du Palais.
Si la construction extérieure surprend par son originalité, l’architecture intérieure n’a rien à lui envier. La diversité et l’opulence foisonnante des décors plonge le visiteur dans une féerie dédiée toute entière à Bénédictine
----------------------------------------
Le Palais est aussi un sanctuaire accueillant les collections de la famille Le Grand. Les collections sont très riches et variées allant des livres anciens, en passant par la sculpture, la peinture ou encore même la ferronnerie.
La bibliothèque, située dans la salle gothique, comprend un millier d'ouvrages provenant pour l'essentiel de l'abbaye de Fécamp. Les Livres d'Heures, renfermant les prières de l'Église, en sont un exemple. Antérieurs à la découverte de l'imprimerie, ils étaient transcrits à la main par des moines et décorés de multiples enluminures.
La salle Renaissance du musée quant à elle révèle une collection unique de clefs. Certaines sont savamment travaillées, d'autres sont plus simples, petites ou grandes, elles composent une collection originale, commencée au XIVème siècle puis acquise ensuite par Alexandre Le Grand.
Le Palais poursuit aujourd’hui cette quête artistique en exposant régulièrement dans sa galerie contemporaine des artistes tels que Warhol, Dali ou encore Zao Wou-Ki.