Il est bien connu que les vacances correspondent toujours à une période de grandes migrations. Donc pas extraordinaire que Annaïck Labornez de Clocher-les-Bécasses, plus connue sous le nom de Bécassine, ait fait le voyage jusqu’à Seissan, sans doute attirée par Marcat. Dans un tel contexte de maintien des traditions, impossible de sortir dans les rues sans sa tenue officielle, une création exclusive d’ailleurs de l’atelier de couture de Fils en Aiguilles. Pour l’occasion, au lieu de prendre le panier à provision jugé trop moderne, elle avait emprunté le landau des poupées de sa petite-fille, proposant au passage des pâtisseries au bénéfice du Secours Catholique. Toujours bon cœur Bécassine ! Elle a donc déambulé longuement dans toutes les rues négociant habilement le crépitement de l’appareil photo contre l’achat d’un paquet de gâteaux. Arrivée l’heure de la messe habituelle du vendredi matin, voilà Bécassine bien embêtée : pas question de rater l’office et personne pour s’occuper de son petit véhicule ! Qu’à cela ne tienne, les deux iront à l’église ! Ayant sollicité l’aide d’un passant, un peu incrédule d’ailleurs, l’équipage a pu grimper les marches du perron et voilà Bécassine prête à accomplir les obligations dictées par sa foi. Mais Monsieur le Curé, peu habitué à une telle présence plutôt insolite dans sa paroisse, a même cru à un instant à une apparition ! Remis de ses émotions, il n’en a pas moins continué sa célébration en toute sérénité. Même si Bécassine incarne plutôt l’image de la brave petite paysanne bretonne, sa présence lors de ce Marcat à connotation plutôt gasconne, n’avait rien d’anachronique, bien au contraire. Sa prestation a d’ailleurs été fort appréciée et il serait même souhaitable qu’elle fasse des émules ! Et bien sûr, nous lui disons « à l’an prochain ! ». En attendant, merci encore Bécassine