En retrait de la rue, caché derrière des marronniers touffus, la maison de banlieue est une fabuleuse ressource de documents sur la ville, proposant régulièrement des expositions tout public le mercredi et le samedi. En ce moment, Du 30 mars au 17 décembre , " à l'enseigne de la banlieue" est une exposition sur l'histoire des commerces. Elle se poursuit également dans 12 commerces du Nord de l'Essonne.
Histoire
En 1876, Eugène Tuane, architecte à Choisy-le-Roi, dresse les plans d'une mairie-école à deux corps de bâtiments, approuvés par le conseil municipal le 21 juin. Les terrains destinés à cette construction, situés presqu'en face de l'ancienne école des garçons (démolie en 1876) , au lieu-dit La Rougette, sont acquis par la commune le 22/12/1876. Mais ces plans jugés trop dispendieux sont d'abord refusés par l'administration ; ramenés à des proportions plus modestes, ils sont approuvés par le ministère le 26/11/1878. Les travaux sont conduits par Félix Ferrari, successeur de Tuane et terminés au début de 1880. 2 pavillons pour la remise des pompes à incendie et le corps de garde sont ensuite construits à chaque extrémité de la grille de clôture. En 1889, souhaitant réunir en un seul groupe les écoles primaires et la salle d'asile créée en 1883 dans l'ancienne école de filles, le conseil municipal renonce au projet d'agrandissement de cet asile par la création d'une nouvelle classe reliée par un passage couvert à l'ancienne transformée en préau (1887) et vote l'acquisition d'un terrain contigu à la mairie-école, appartenant à Valentin de Courcel et charge Paul Simon de concevoir l'agrandissement des bâtiments. Les plans de ce dernier prévoient la surélévation du bâtiment du fond pour l'école maternelle et la construction d'une classe et d'un préau de chaque côté de la mairie pour les écoles de filles et de garçons. Ces travaux sont réalisés en 1890 et 1891. Un nouvel agrandissement a lieu en 1932, suite à l'édification d'un groupe d'HBM en centre-ville : les architectes Barhmann et Arnoult aménagent 4 classes, ainsi que 2 préaux et 6 logements supplémentaires. En 1954, deux classes en préfabriqué sont installées à l'arrière des bâtiments, entre les ateliers de menuiserie et de serrurerie, par les architectes Thivier et Poggi. Mais les locaux ne correspondant plus aux besoins d'une population scolaire en progression constante, un nouveau groupe Pasteur est construit en 1956. Les bâtiments existants sont alors transformés en réfectoires et logements, avec démolition de l'aile droite du bâtiment principal en 1990.
Lexique : Mairie-Ecole
Progrès de la scolarisation
Le progrès de la scolarisation, tendance générale en Europe de l’Ouest au XIXe siècle, se développe d’abord avec la loi Guizot(1833), puis avec la loi Duruy. Mais l’école publique, gratuite et obligatoire telle que définie par la loi Ferry (16 juin 1881) et par celle du 28 mars 1882, constitue un phénomène assez tardif en France et il y revêt une importance particulière, pour deux raisons. D’une part, l’Ecole, qui est aussi laïque, lutte contre l’influence de l’Eglise catholique. D’autre part, au nom de l’idée courante à l’époque que c’est le maître d’école prussien qui a vaincu à Sedan, elle doit préparer les futurs citoyens, désormais tous électeurs, et tout autant les futurs soldats.
De gros efforts sont entrepris pour la construction et l’aménagement de bâtiments permettant un véritable enseignement. L’école telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec un logement distinct pour l’instituteur, une salle autonome pour le conseil municipal et de grandes classes largement éclairées, date de la IIIe République. Dans le paysage rural, le bâtiment école-mairie s’oppose dès lors directement et de façon visible à l’église paroissiale.
(FL. Albiges et M.Vasseur, Le développement des écoles primaires à la fin du 19 ème. 2009)