Pierre Le Gorrec est né le 13 avril 1905 à Saint-Brieuc. Sa mère est marchande de cidre ; son père, sous-brigadier de police. Jeune homme, il devient forgeron aux Ponts-et-chaussées, à Saint-Brieuc. Militant du Parti communiste français, il ne tarde pas à entrer dans la Résistance et devient Francs-tireurs et partisans (FTP).
Un chef respecté
Pierre Le Gorrec prend alors la tête d'un groupe de partisans, dans le secteur de Saint-Donan et Plerneuf. On le décrit comme « un patriote courageux » et « un chef respecté ». Le Gorrec se rapproche de Max Le Bail, alors à la tête du Front national de la résistance de Saint-Brieuc.
Il participe à de nombreuses actions de sabotage au moment du débarquement du 6 juin 1944, en Normandie. Parmi ceux-ci, le plastiquage des voies ferrées Paris-Brest et Saint-Brieuc-Pontivy.
Malheureusement, un mois seulement après l'arrivée des alliers en Normandie, l'engagement de Pierre Le Gorrec prend un tour tragique. Vraisemblablement sur dénonciation, les Allemands l'arrêtent le 6 juillet 1944, en compagnie de René Simon et de Joseph Le Du dans une ferme située au lieu dit le Croguillé, entre Plerneuf et La Méaugon.
Muet jusqu'au bout
Les propriétaires de la ferme réussissent, eux, à prendre la fuite. La ferme est pillée puis incendiée par les Allemands, tandis que Le Gorrec et Simon sont transférés à la prison de Saint-Brieuc.
Les deux résistants sont ensuite conduits dans les locaux occupés par la Feldgendarmerie. Cette dernière est située en juillet 44 dans l'hôtel du Perroquet Vert, réquisitionné par les Allemands et situé, à l'époque, rue des Bouchers, rebaptisée Pierre-Le-Gorrec par la suite.
Torturé, Pierre Le Gorrec ne lâche rien. Le 8 juillet 1944, les Feldgendarmes décident de les emmener à la Gestapo de Saint-Brieuc. Le Gorrec y voit l'opportunité de fuir. Mais il est abbattu.
Son corps est transporté par les Allemands à La Méaugon et enfoui dans un champ de pommes de terre, où il fut découvert le 11 juillet 1944, au lieu-dit la Côte-à-l'Oie, par des voisins qui avaient vu agir les Allemands.
Le corps sera ramené chez ces voisins, puis enterré provisoirement par ceux-ci dans le cimetière de La Méaugon.