L’église Saint-Martin de Beuvry
À Beuvry, l'église Saint-Martin révèle un trésor de lumière…
(Extrait : La Voix du Nord, 16/09/2012)
Cinq ans de recherches aboutissent à point nommé pour les Journées du patrimoine de 2012.
La croix sur le point d'être couverte par un rayon !. Révélé hier, le trésor fera l'objet d'un diaporama commenté lors des Journées du Patrimoine.
Raccord avec le thème: en matière de « trésors cachés », l'église Saint-Martin de Beuvry, près de Béthune, s'y entend à merveille. « Merveille », c'est le nom que Philippe Boukni a donné à sa découverte. Médecin et historien amateur, il est membre du club local. L'église halle du XVIe siècle, classée au titre des Monuments historiques, il en a fait sa « marotte ».
Tout ça parce qu'en 2006, un jour qu'il prend des photos de la façade, il repère une ombre. Un motif noyé dans la pierre. « Un limaçon et le visage d'un homme faisant un clin d'oeil. » La signature de l'architecte (« libre maçon ») ? Il creuse. Ne s'attend pas à découvrir sur les voies pénétrables d'Internet un lien avec les textes chrétiens. « Le seul endroit, c'est dans la première lettre aux Corinthiens. » Saint Paul : « Nous ne mourrons pas tous mais serons tous transformés en un instant, en un clin d'oeil, au son de la trompette finale. » On parle de l'Apocalypse, de la lumière.
Comment la représenter au sens propre ? Il se rappelle que les bâtisseurs savaient traduire la foi dans la pierre. Courant dans une cathédrale, moins dans une église. Pourtant, plus il avance, plus il accumule les indices. De saint Paul, il arrive à saint Jean - L'Apocalypse selon...
Dates emblématiques
Il déniche des photos. Une l'interpelle, prise après la Grande Guerre qui n'a laissé debout que les murs : on y voit Pierre Paquet, architecte en chef des Monuments historiques, nez en l'air. Ce qu'il regarde, on l'ignore. « Mais s'il est descendu à Beuvry, c'est qu'il avait trouvé le trésor et a travaillé dans l'esprit des bâtisseurs. » C'est sa théorie. De fait, la restauration s'éternise. Et si le manque de deniers n'expliquait pas tout ? « Le dernier vitrail a été posé en 1938. » Par des maîtres, les Gaudin.
Il laisse parler l'église. L'espionne à des dates emblématiques. Pas de rayon vert comme à la cathédrale de Strasbourg mais au solstice d'été, la lumière couvre une croix de consécration et dehors, un pilier « s'aligne » pile. Pas d'ombre ! Symbole de saint Jean-Baptiste, qui le premier a vu le Messie ? Sur le pilier voisin, même chose à l'équinoxe de printemps. Saint Jean l'Évangéliste ? Enfin, ses yeux tombent sur deux vitraux restaurés : un ange porte une trompette. Un autre fait... un clin d'oeil !