S'étendant sur 2.335 hectares, la commune de Ligugé comprend nombre de hameaux. Parmi eux, Mezeaux et les vestiges d'une ancienne chapelle et léproserie.
Quand on quitte Ligugé direction Croutelle, la première chose que l'on perçoit de Mezeaux, ce sont les virages, un relief accidenté et boisé. Passé le tunnel sous le chemin de fer, le petit pont, on débouche alors sur une petite vallée où apparaît une minuscule chapelle. Elle fut le siège d'une paroisse durant 800 ans. Les premiers témoignages la lient aux abbayes de Nouaillé-Maupertuis et Saint-Cyprien (abbaye disparue du Sud de Poitiers).
Ancienne chapelle et léproserie
Elle fait alors partie d'un ensemble de terres et de droits constitués en domaine, appartenant vraisemblablement à l'abbaye de Ligugé. Mais son éclipse entre 800 et 1000 laissent le domaine sans maître. Mezeaux a-t-il alors été confisqué par une autre abbaye ou un seigneur local ? La seigneurie elle-même dépendait du puissant seigneur de Lusignan. La famille noble, qui avait pris le nom du lieu, a laissé une charte, vers 1007, cédant à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers la chapelle, le fief et les dîmes. En 1242, Saint-Louis, après avoir battu le sire de Lusignan, comte de la Marche, y crée une léproserie pour les malades atteints de cette terrible affection faisant pourrir les extrémités. Au Moyen Age, on ne les appelait pas toujours lépreux, mais aussi meseaux ou masels. D'où le nom de Mezeaux donné au lieu.
Au Sud de Mezeaux, vers Fontaine-le-Comte, se trouve le Bois de la Marche. Il appartient d'abord aux sires de Lusignan, en frontière avec la châtellenie de Poitiers, d'où son nom de Marche qui a le sens de limite au Moyen Age. Il est donné au XVe siècle par Louis XI à un de ses fidèles pour l'associer au château de la Motte de Croutelle. Vers 1740, cet ensemble, avec le Cimeau et quelques autres fiefs, devient une châtellenie, c'est-à-dire un fief « titre » ayant d'importants pouvoirs de justice.
Finalement, ce n'est qu'en 1819 que Mezeaux se fondra dans le territoire communal…