Au nord de la place des Jacobins à l'emplacement de l'actuel parking sous-terrain "Hotel de ville" (anciennement Franklin Roosvelt), des fouilles entreprises de 1967 à 1978 ont permis de mettre à jour des thermes romains parmis les grands de Gaule.
sources : Ville de Limoges et Jean-Claude Golvin
Ces thermes publics monumentaux ont été édifiés à l’époque de Flavien (69-96) au niveau du forum de l’antique Augustoritum, sur une plate-forme aménagée sur le versant est du ruisseau d’Anjoumar, entourées d’un mur d’enceinte rectangulaire de 73 sur 85 mètres de côté, couvrant 6 205 m2.
Le noyau central de l’édifice se composait de trois vastes salles de 17 m x 12 m, terminées chacune par une abside. Elle possédait au moins deux piscines, chauffées par des hypocaustes à conduits rayonnants ainsi que les habituelles salles froide (Frigidarium), tiède (Tépidarium) et chaude (Caldarium) et d’une palestre (lieu d'exercices physiques) bordée par une galerie portique. Le sol était revêtu d’un immense tapis de mosaïque imitant un dallage et un lambris de marbre recouvrait les murs.
Avec le déclin d'Augustoritum, les thermes ferment à la fin du IVème siècle et Limoges se reconstruit entre deux pôles, la Cité (autour de la cathédrale) et le chateau (autour de l'abbaye St Martial et le présidial).
En 1239, les Frères Prêcheurs, appelés Jacobins dans le Royaume de France, arase le reste des ces thermes puis construisent leur couvent le long d'un faubourg entre la Cité et du Château ce qui conduira à la création de la place des Jacobins. La première pierre de la chapelle Sainte-Marie sera bénie en 1241 et la construction du monastère se déroulera jusque vers 1280.
Eglise Sainte-Marie au début du siècle et enluminure de Bernard Gui
Bernard Gui, né à La-Roche-l'abeille (qui a inspiré Umberto Eco pour "le nom de la rose") entre dans les ordres comme religieux du couvent des jacobins de 1279 à 1284 avant de devenir le grand inquisiteur de Toulouse en 1305 puis évêque de Lodève jusqu'à sa mort. En 1331, il est inhumé dans la chapelle Sainte Marie à gauche de l'autel.
En 1791, la chapelle est dédiée à Saint Thomas d’Aquin. Après la signature du Concordat en 1802, redevient la chapelle Saint-Marie et est choisie pour être une des quatre paroisses de la ville.
En 1977, les archives municipales de la ville de Limoges se sont installées dans les anciens bâtiments du couvent pour collecter, classer, conserver, diffuser et mettre en valeur le patrimoine que représente l’ensemble des archives de la commune qui vont du XIIe au début du XXIe siècle.