Description
«
Le nom de cet édifice lui vient de l’abbaye de Fervaques - ferventes acquae, « les eaux jaillissantes » -, à l’emplacement de laquelle il a été construit. En 1140, Bernard de Clairvaux (saint Bernard) découvre à Fonsommes, à 20 km de Saint-Quentin, un endroit désert où l’eau coule : les sources de la Somme. Il y fonde une abbaye, qui rayonne et s’enrichit. Mais la guerre de Cent Ans, puis la peste noire, et enfin le siège de 1557 la ruinent, l’obligeant à chercher refuge derrière les remparts de Saint-Quentin en 1650.
La construction d’une nouvelle abbaye, cossue, sera achevée en 1741. Les religieuses, dans la tourmente révolutionnaire, en seront chassées en 1792. Le lieu sera occupé par un
hôpital militaire, une
gendarmerie, une
caserne, un
musée, des
logements pour particuliers, un
temple protestant, le
palais de justice...
En 1889, la décision est prise de démolir l’abbaye, qui menace ruine. L’hôtel de ville n’ayant pas de
grande salle de réception, on décide de construire, à l’emplacement de l’ancienne abbaye, un bâtiment d’envergure. Il sera confié, à la suite d’un concours, à Gustave Malgras-Delmas, architecte des hôtels de ville de Château-Thierry, Ivry, Creil, Aubervilliers… La première pierre de l’édifice est posée en 1897 en présence du président Félix Faure. Inauguré dix ans plus tard, le bâtiment est imposant : 25 m de haut (comme l’hôtel de ville) et 85 m de large avec les ailes.
Appareillage lisse et bossage à griffes animent les façades. Les portes et fenêtres sont alignées sur un même plan vertical, seule la décoration marque les différents niveaux. A l’étage noble, les grandes baies rectangulaires sont encadrées de deux colonnes à chapiteau ionique, enrichies au-dessus d’un cartouche rectangulaire et d’une guirlande de fleurs retenue par des anneaux. Le tout est couronné d’une corniche massive, elle-même surmontée d’une balustrade ornée de têtes d’animaux et de pots à feu. La toiture en mansarde est percée d’oculi. Quatre frontons sculptés (façades principale et postérieure) rappellent les fonctions de l’édifice :
musée,
tribunaux,
école de dessin,
lycée,
bibliothèque,
bourse du travail, et encore aujourd’hui
palais de justice,
bureaux et
salle des fêtes. Sur la façade principale sont célébrés la science et les belles lettres (à droite), le commerce et l’agriculture (à gauche) ; sur la façade arrière la justice et l’éloquence (à droite), la peinture et la sculpture (à gauche). Chaque fronton est surmonté des armes de la ville et couronné de tours. A l’intérieur, un double escalier en marbre de Suède conduit dans une immense salle des fêtes éclairée de lustres de cristal et ornée de colonnes en marbre rouge de la Rance. »
Extrait de « Saint-Quentin le guide» aux éditions du patrimoine
Non loin du palais de Fervaques, cette multicache vous mènera également devant la Caisse d’Epargne de Saint-Quentin (fondée en 1834) mêlant style néo-classique et ferronneries Art déco, mais aussi aux abords du Temple protestant qui, en raison de sa très bonne acoustique, vous offrira peut-être le plaisir d’assister à l’un des concerts programmés tout au long de l’année.