Autrefois, le vignoble en terrasses occupait tout ce coteau bien exposé de la vallée. Il descendait quasiment jusqu’au Lot, ne laissant qu’une mince bande de terre trop fraîche, exposé à l’humidité matinale. Tout le versant était construit en terrasses. On en voit encore de très nombreuses traces. Les murets en pierre sèche, construits parallèlement aux courbes de niveau, permettaient d’établir des zones relativement planes, propices aux cultures, et surtout de retenir une terre irrésistiblement entraînée vers le bas de la vallée lors de chaque orage. Ces terrasses, inaccessibles avec des engins mécanisés ont été abandonnées avec le déclin de la viticulture, l’exode rural et l’arrivée d’une agriculture moderne. Elles sont rapidement retournées à l’état de friches, les murets se sont écroulés, par endroits la forêt a gagné. Seuls quelques lopins à proximité des habitations et des voies d’accès étaient plus ou moins maintenus en culture. A la fin des années 70, le vignoble du Fel, n’occupait plus que quelques parcelles où s’éteignaient de vieux ceps. La production ? Un peu de vin de table, peinant à se conserver d’une vendange à l’autre, pour une consommation exclusivement familiale. Une mort annoncée. Et puis le miracle a eu lieu ! Des passionnés, des entêtés, ont peu à peu reconstruit ce vignoble, l’ont fait évoluer et lui ont redonné ses lettres de noblesses. Un peu partout d’Entraygues au Fel, les coteaux portent à nouveaux la vigne…à nouveau la vie.