Azor, c'est le sac du fantassin. Ce surnom avait été donné du temps où les sacs étaient recouverts en peau de chien.
Composé de toile cirée de couleur sombre, un cadre en bois recouvert de gaz lui donne sa rigidité. Ses bretelles et ses sangles de maintien sont en cuir noir. La gamelle individuelle trône toujours sur le haut du sac, et penchée pour permettre le tir couché. A l'intérieur du sac on trouve les vêtements de rechanges et les menus effets, ainsi que les vivres de réserve. On place à l'extérieur, le coté ou le dessus, la couverture, la toile de tente, une seconde paire de chaussures, les outils individuels, un ou plusieurs ustensiles de campement collectifs, un seau à eau en toile, une gamelle individuelle, etc. Entièrement chargé le sac pouvait peser de 20 à 25kg.
Azor a inspiré à J. Noël un poème:
Le Sac
On sent son amitié qui lourdement vous pèse.
On le croit importun, gênant, embarrassant.
On le laisserait là pour un rien.
Et pourtant, à la pause, c'est lui qui vous offre une chaise.
Dans la plaine, au moment où la rafale passe,
Quand les canons vibrants sèment partout la mort,
Quand on n'a plus d'espoir, seul il vous aide encore.
Car il est le rempart, l'abri, la carapace.
Il est tantôt buffet, garde-manger, armoire.
Il compose, à lui seul, un complet mobilier.
Veut-on dormir, de suite, il se fait oreiller.
Et s'il voulait parler... il en sait des histoires
O sac ! Vieux compagnon des longs jours de misère.
Ecoute ! Si, parfois, j'ai mal parlé de toi, c'est que je t'ignorais j'eus tort, pardonne-moi,
O sac, ô mon vieux sac, mon triste ami, mon frère!