Prise à Compiègne par les Bourguignons, Jeanne d'Arc fut laissée à Margny sous la garde de Lyonnel de Vandonne et de son maître Jean de Luxembourg, puis conduite au château de Beaulieu dont la garde fut confiée à Lyonnel avec une forte garnison. Pendant le séjour que Jeanne fit au château de Beaulieu, elle tenta de s'échapper et réussit à enfermer ses gardiens par surprise; malheureusement son évasion manqua parce qu'elle fut rencontrée et reconnue par le concierge de la tour.
Le comte de Luxembourg, après cette tentative, ne trouvant plus le château de Beaulieu assez sûr, ni le capitaine Lyonnel assez vigilant, la transporta dans son château de Beaurevoir, lieu ordinaire de sa résidence, afin de veiller lui-même à la garde de la pauvre fille, qu'il tint enfermée plus étroitement.
Elle y fut d'abord traitée avec douceur. Elle fut accueillie par la tante et l'épouse de Jean. Pieuses et charitables, Jeanne leur fit grande impression.
Jeanne recevait des visites, notamment celle d'Aymon de Macy, et fut tenue au courant de la situation critique de Compiègne et des pourparlers pour la vendre aux Anglais. Pour venir en aide à ses compagnons de Compiègne, elle prit la résolution de tenter une nouvelle évasion, malgré ses "Voix" qui lui conseillèrent la prudence.
En effet, elle était claustrée au dernier étage d'une tour haute d'environ 30 mètres (cf reconstitution 3D ci-dessus); la muraille était à pic et s'achevait dans un fossé à sec. L'étroite fenêtre de la geôle n'était pas grillagée, Jeanne s'y glissa et, selon ses déclarations, se recommanda à sainte Catherine. Elle tomba lourdement dans le fossé ; à moitié évanouie, elle entendit des gens crier : elle est morte. Des gardes accoururent, elle reprit conscience. Dans leur saisissement de la trouver encore en vie, l'un ne put que dire : Vous avez sauté ?
On la porta dans sa cellule, où, courbatue, elle resta étendue sur un grabat, incapable de boire et de manger durant trois jours.
Les juges de Rouen profitèrent de cette évasion manquée pour l'accuser d'avoir voulu se suicider. Cependant, le réquisitoire définitif ne fit pas allusion au suicide.
Lors de la construction du château, Luxembourg avait établi sur une éminence, du côté sud, à 500 mètres du fort, une tour de garde, où l'on plaçait un poste avancé. Cette tour, qui a été convertie il y a bien longtemps en moulin à vent (des archives évoquent un changement de meule au milieu du 18éme siècle, ce qui implique qu'il tournait déjà bien avant), existe encore et est le seul vestige encore librement accessible.
On trouve encore de nombreuses sources qualifiant cette tour de "tour Jeanne d'Arc" en référence à l'épisode évoqué ci-dessus, et qui situent, à tort, sa captivité et sa tentative d'évasion dans cette tour.
La tour convertie en moulin :
La voici telle qu'elle était avant la guerre 14-18 :
Et là, avant les travaux de consolidation débutés en 1979 :
Mon idée première a été de vous emmener vers les vestiges du château, notamment ses galeries sous-terraines, mais ceux-ci se trouvent actuellement dans une propriété privée et ne sont pas libres d'accès.
Quand vous serez à la cache, si vous empruntez le chemin en contrebas en direction du sud, sur environ 30m, vous pourrez tout de même voir le fossé qui, jadis, entourait le château.
La première partie, entre S1 et S2, pourra se faire pour la majeure partie en voiture, la suivante, entre S2 et le final, à pied.