Bienvenue à la maison du lait.
Ouverte H24 et pour cause.....
Route à fort passage à proximité, restez aux côtés de vos enfants.
N'oubliez pas d'emporter votre stylo.
Robert Clauss, qui n’est pas à une bonne idée près, a proposé cette construction en réutilisant de vieilles poutres provenant de la maison Ohlmann. Ce ne pouvait être qu’une ébauche de construction, le but n’était pas de réaliser une maison habitable avec permis de construire. Toutefois les maîtres d’oeuvres sont énumérés sur un poteau d’angle. Il y a CR Clauss Robert, RD Rohfritsch David, CP Corrazi Patrick. Dans un souci d’authenticité, Robert a gravé Munzer pour rappeler que cette poutre venait de la maison Ohlmann qui portait le Hoftname s’Menzers. La maison abritait en son temps le Restaurant AuCygne.
Restait à donner un nom à cette construction. On avait le choix, car la construction ne pouvait être plus neutre. S’Barreer Hisel (maison de la barrière), de Bock Stall (la maison du bouc), de Huehner Stall (le poulailler), d’Woocht (la maison d’arrêt). J’ai proposé s’Milich Hisel (maison du lait). Oui, je sais, il n’y a jamais eu de maison de ramassage de lait à colombage à La Wantzenau.
Nous n’avions d’ailleurs jamais de maison quelconque ici. Alors faisons place à l’imagination et acceptons Milich Hisel. Dans le temps, le lait était ramassé chaque jour et les paysans livraient leur production à l’ancienne mairie avant que ne soit construit un poste de ramassage à côté du Crédit Mutuel. S’Milich Hisel, endroit convivial du fait des rencontres, restait toutefois lié au travail. Travail essentiellement féminin, par la traite d’une part, par la livraison de la production d’autre part. Les femmes passaient obligatoirement à ce point de ramassage et s’y attardaient parfois quand les nouvelles allaient bon train. Le Crédit Mutuel s’occupait de la gestion et de la comptabilité ; Clémence Clauss n’était jamais en retard pour rendre un service ou contrôler un chiffre.
S’Milich Hisel est lié à cet art de vivre oublié. Le village vivait sur lui-même, avait son identité, se préoccupait de ses problèmes. Les difficultés du monde semblaient bien lointaines. Puis la télé fit son apparition et au fil des ans, au lieu de rester centré sur lui-même, le village s’ouvrait sur le monde.
Faut-il regretter le Milich Hisel ?
Richard Stroh
(Extrait du bulletin municipal 2012 de La Wantzenau)