Le
bassin ostréicole du Payré
En France, l'huître est essentiellement élevée de la Normandie
au Bassin d'Arcachon, sur la côte languedocienne et en Corse. Nous
en produisons ainsi quelques 130 000 tonnes et l'activité emploie
près de 20 000 personnes. Le Payré est ainsi l'un des plus petits
bassins ostréicoles de France, ce qui n'empêche pas le
dynamisme.
À l'origine l'huître de l'estuaire était plate ! En effet la
seule huître française était l'huître plate (Ostrea edulis). Cette
dernière peuplait donc les fonds d'une ria que la vase et les
sables allaient progressivement combler : l'estuaire du Payré.
En 1868, un navire transportant des huîtres en provenance du
Portugal largua sa cargaison dans l'estuaire de la Gironde ; de là,
les survivantes se reproduisirent et au fil des courants se
laissèrent porter par le panache d'eau de la Gironde.
Progressivement, elles colonisèrent le littoral charentais et le
sud de la Vendée... année après année. Entre 1905 et 1910, elles
atteignirent l'estuaire du Payré mais sans jamais le dépasser.
L'huître creuse portugaise (Crassostrea angulata) avait ainsi
atteint sa limite nord. Les premiers éleveurs d'huîtres prirent
alors des concessions dès 1915. Plus tard, à partir de 1973-74,
l'huître creuse japonaise (Crassostrea gigas) remplaça la
portugaise victime d'une épizootie qui l'éradiqua. C'est elle que
les ostréiculteurs du Bassin de Talmont cultivent encore.
L'essentiel de l'activité ostréicole talmondaise est situé sur
le Domaine Public Maritime sur un peu moins de 30 hectares. Les
parcs à huîtres, les claires et les bassins, les bâtiments sont
tous implantés ainsi. Ces locations que l'État concède peuvent
aller jusqu'à 35 ans.
Une vingtaine d'entreprises a son siège sur le Bassin de Talmont
(au Veillon et à la Guittière), mais l'exiguïté du site oblige à
deux stratégies : certaines privilégient le commerce (en achetant
des huîtres ailleurs et en les revendant) ; les autres exploitent
sur d'autres bassins (Noirmoutier, Ré, Paimpol…).