Un homme s'est trouvé en
toute première ligne de cette catastrophe. Il s'agit d'André Ferro,
le gardien du barrage de Malpasset. Sa maison se situait à 2 km et
demi en aval. Ce soir-là, le 2 décembre 1959 à 20 h.50. il vient de
rentrer d'une tournée d'inspection au barrage. Tout semble normal.
Habituellement il va contrôler le niveau du lac trois fois par
jour. Il veille à ce que la côte 95 ne soit pas dépassée. Il y a
deux jours la côte a déjà atteint le niveau 98 du fait des fortes
précipitations qui s'abattent sur la région depuis une quinzaine de
jours. Jamais le lac, long de 18 km, large de 3 km par endroits,
n'a été aussi plein. Dans ce cas il téléphone au Génie Rural de
Toulon qui lui donne le feu vert pour "faire un lâchure". Il ouvre
la vanne du déversoir au pied de l'édifice qui mesure 60 m. de
haut. 90 mètres cube d'eau par seconde s'échappent du barrage. Dans
3 heures ce seront 300.000 mètres cube qui auront dévalé les pentes
du Reyran. Le niveau du lac n'aura baissé que de 3 cm. Mais ce 2
décembre il sait que le barrage est plein jusqu'au débordement
malgré la vanne du déversoir ouverte au maximum. Il est inquiet. Il
s' apprète à remonter au barrage pour s'assurer que tout est
normal. Il est 21 h.13...
C'est à ce moment qu'il
entend "comme une sorte de grognement d'animal", un craquement
sinistre. Le sol vibre sous lui. Tout de suite, le gardien
comprend. Il crie : "Le barrage ! Vite! Tout va s'écrouler ! "
Saisissant son petit garçon déjà couché, il s'élance suivi de sa
femme vers le haut de la colline.
En pleine soirée, la piste
aux étoiles de Zavatta s'interrompt brusquement à la télévision.
Plusieurs vagues déferleront dont une de 40 mètres de haut rasant
tout sur son passage dans la Vallée, en aval de Malpasset jusqu'à
la mer. La ville de Fréjus est dévastée
…
BON
GEOCACHING
NUMA83