Nul descriptif historique pour cette
cache.
Juste un Poème, écrit en 1992 par une Fille (Berthe
Gendre-Soret) à son Père qu'elle n'a jamais connu !!! Abel
Jean Joseph Gendre, né le 22 juillet 1881 à Murs, soldat au 90e RI,
est mort le 5 mai 1916 à la Cote 304...
Dans les tranchées glacées, ils ont dormi
debout,
Debout, toujours debout, jusqu'au
ventre la boue.
Dormi si peu de temps que se tait
la mitraille,
Fourbus, vidés, meurtris jusqu'au
fond des entrailles.
Quand au fil des saisons la boue
s'est asséchée,
La sueur et la crasse et les
plaies et les poux
Et les balles et les bombes et
les gaz
Et les morts, tant de morts
...
Disaient que ce calvaire était
toujours debout!
... Viendra-t-il un jour où le
canon s'est tu
Quatre années de tranchées
...
Sont ce là des années ...
?
Bien des ans ont passé
...
Et quand fuit le
sommeil,
le livre de ma
vie
S'ouvre au hasard des pages
...
Ainsi je pense à
eux,
A tous ces
innocents
Plongés dans la
tourmente
Eux écrivaient ... l'enfer ...
!
L'enfer de feu de
fer
De froid et de
souffrance
De souffrances et de
larmes
Je pense à ces croix
blanches
Qui se dressent
là-bas
Dans ces champs
reverdis
De leur chair
enrichis
La terre a mis
longtemps
A panser ses
blessures
A reprendre ses
droits
Elle aussi a
souffert,
Elle aussi fut
ouverte
Percée, brûlée,
minée,
Bouleversée,
calcinée,
De toute parts broyée
...
... avec eux
Se recueillit ...
longtemps
Figée dans sa
douleur
Elle et eux emmêlés
...
Dans la même tuerie
...
Il a fallu des
mois
Pour les séparer
d'elle,
Leur donner un
linceul,
Leur donner une
tombe,
Parfois peut-être un
nom?
Et ... peut-être le leur ...
?
Terre transformée,
saccagée,
Douloureuse elle demeura
...
Tant de restes
encore
Se consumaient en elle
...
... Des années recueillie
...
Avant de
s'émouvoir
Et sortir de son
deuil
Du deuil de ses
enfants
Du deuil de la nature
...
... L'herbe réapperue
...
Et l'oiseau dans la
nue,
Je pense à ces hommes,
jeunes,
Que nul n'a revu
... Et "portés disparus"
...
A tant d'os
inconnus
Enchassés dans l'ossuaire
...
Lorsque la nuit
tombée,
Son phare s'allume et
tourne
Sur ces champs de
bataille
Rappelant leur
mémoire
Aux "passants" que nous
sommes
Douaumont toujours
pleure
Quand la cloche du
soir
Tinte en leur souvenir
...
Je pense à Un
surtout
Qui n'est pas
revenu
Je pense à ce
"poilu"
Que je n'ai pas
connu
Et ... qui était ... mon père
...