Né le 5
Fevrier 1912 à
Valenciennes (rue des Anges, où une plaque commémorative a été
posée le 8 mai
2007 sur sa maison natale), Edmond Marin la Meslée se consacre dès
1929 au
pilotage. Ayant obtenu une bourse de pilotage offerte par l'État,
il reçoit son
brevet de pilote le 1er août
1931 à l'école Morane-Saulnier de Villacoublay.
La guerre le trouve
second à
l'escadrille SPA 67, escadrille qui appartient au Groupe de chasse
I/5 stationné
sur la Base aerienne 112 de Reims sur laquelle il est affecté
depuis 1937. Le 1er
octobre 1939, Marin la Meslée est nommé lieutenant au groupe de
chasse qui,
depuis quelques mois, a rejoint le terrain opérationnel de Suippes
dans la
Marne.
Aux commandes d'un
Curtiss H.75,
le lieutenant remporte sa première victoire en abattant un Dornier
17 le 11
janvier1940. Suivront plusieurs victoires contre des Stukas et
d'autres
appareils. Le 18 juin 1940, alors que la Frances'apprête à déposer
les armes, le
lieutenant Marin la Meslée prend le commandement de l'escadrille en
remplacement
du capitaine Jean Accart, grièvement blessé à la tête en combat
aérien. Après
l'armistice, son groupe traverse la mer Méditerranée et se déploie
au Maroc où
il est nommé capitaine (1941). Après l'invasion de l'Afrique du
Nord par les
Alliés, il reprend le combat (1943) à leurs côtés, ceux-ci
équipant
successivement son unité de Bell P-39 Airacobra puis de Republic
P-47
Thunderbolt.
Le 4 février 1945,
Edmond Marin la
Meslée décolle à la tête d'une patrouille de trois avions tandis
que deux autres
doivent servir de couverture haute. Objectif fixé par le poste de
commandement
du 1er Corps
aérien de
Mulhouse : un pont de bateaux qui enjambe leRhin, à quelques
kilomètres de
Neuf-Brisach. Au retour, il repère des colonnes ennemies circulant
au nord de la
forêt du Hart et décide de les mitrailler. Alors qu’il
effectue un second
passage sur son objectif pour observer ses résultats, il est touché
de plein
fouet par un obus de quarante millimètres tiré par la Flak (défense
antiaérienne
allemande) et s'écrase au cours de sa 232e
mission de guerre. Le sergent-chef Pierre Uhry, son coéquipier, est
également
abattu par la Flak et s’écrase non loin de l’avion de
son chef. Edmond Marin la
Meslée, un éclat d'obus logé dans le cervelet, est dégagé de son
cockpit et sa
dépouille mortelle transportée par les troupes allemandes à
Rustenhart où il est
abandonné à l'abbé Weber qui se charge de ses funérailles.
Fin février seront
célébrées en la
cathédrale de Dole les obsèques du pilote de génie, en présence du
général
commandant le 1er
Corps aérien
français et du général Bouscat dont l’hommage se termine par
ces mots :
« Marin la Meslée, je ne salue pas en vous un mort. Rien ne
peut mourir de ce
qui demeure de vous parmi nous. L’aviation française est
marquée à jamais de
votre empreinte. Aussi bien sentons-nous le besoin, nous qui vivons
loin de
terre, d’être guidés dans le ciel par des phares bâtis sur
des sommets
inaccessibles. L’autre guerre nous a donné Guynemer ;
l’entre-deux-guerres a vu
grandir et mourir Mermoz. Cette guerre-ci restera éclairée pour
toujours par
votre lumineuse figure, Marin la Meslée, pur et grand soldat de
l’Air ».
Le commandant Edmond
Marin la
Meslée repose depuis 1950 à Dessenheim, sur les lieux mêmes du
crash de son
Republic P-47 Thunderbolt, où une monumentale étoile à cinq
branches a été
construite pour rappeler le sacrifice de ce glorieux pilote de
l'Armée de l'air.